30/09/2009

Le cosmos



Le cosmos, l’espace intersidéral ne servent strictement à rien. Tant de place, et impossible d’y ranger quoi que ce soit. Tout ce vide, inutilisé, qu’aucune collection de paires de chaussures, qu’aucun meuble de jardin à entreposer n’emplira jamais.

L’Univers et les vaisseaux me rappellent la déception de mon petit voisin, dont les blocs de construction de l’espace sont mélangés avec ceux de chevalerie et de pirates.
Je le vois bien, installé sur la galerie. Il a assez de pièces pour fabriquer un château-fort, mais celui-ci est équipé de moteurs, de réacteurs, et son sol constitué de cratères lunaires.

Non, l’espace ne sert qu’à une chose: diffuser lumière et sons, qui se perpétuent à l’infini dans l’univers.
L’émission Dynasty va donc jouer éternellement, par-delà les étoiles.

29/09/2009

Profiter de la vie

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Comment «profiter de la vie» ?

Est-ce que cela consiste vraiment à danser nu et éperdu sur une plage en buvant du lait de coco ?

Je n’ai jamais aimé la noix de coco, qui gâche selon moi les pâtisseries et donne une haleine terrible. Et je ne pourrais me contenter de fruits de mer éternellement.

Mais à supposer que je tienne le coup de danser durant plusieurs heures. Que faire après…

Les voyages dans le sud finissent par un ennui mortel au bout de quelques jours. Les soirées de gala, même les fêtes décadentes de Guy Laliberté s’achèvent avec des «bon, je crois que je vais aller me coucher, c’est rendu plate ici».

Comment savoir s’il faut aller à tel ou tel endroit, telle journée, à tel moment, et ne pas se faire une petite soirée vidéo à la maison ?

Que c’est ce soir qu’on va trouver la fortune, la chance, que notre vie va se remettre sur les rails et qu’on va la raconter à nos petits-enfants, cette soirée.

Il faut bien dormir, s’arrêter pour prendre un repas de temps en temps...

Comment ont fait les grands de ce monde, comment a fait Joe DiMaggio pour mener sa vie avec tant d’éclat et, par-dessus le marché, séduire et épouser nulle autre que Marilyn Monroe ?

Comment a-t-il pu deviner, le jour où il l’a rencontrée, qu'il ne devait pas se gaver de lait de coco et de crevettes?

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28/09/2009

Coachs de vie



Certaines personnes ont besoin de motivation extérieure.
Il y en a même qui engagent un entraîneur privé pour toutes les facettes de leur vie qu’ils ne sont pas foutus de gérer correctement. Ces spécialistes installent des crochets dans les garde-robes, prodiguent des conseils à leur protégé, comme faire la vaisselle après chaque repas ou ne pas laisser traîner ses chaussettes sur le divan.

Il y a quelques années, une connaissance est entrée dans une de ces agences. Il ne termina pas la période de probation, la plupart de ses protégés ayant chuté davantage dans la désorganisation et la déroute, l’un d’entre eux ayant par ailleurs été interné. Le fait que sa vie n’était que pure débâcle faisait-il de lui quelqu’un d’incompétent en ce qui avait trait à celle des autres ? Qu'il ait conseillé obscurément un tout autre usage pour les fameux crochets a-t-il vraiment eu une influence négative sur le comportement quelque peu extrême de l’un de ses protégés ?

Récemment, grâce à un programme spécial, il a eu droit à son tour à un coach de vie. Après quelques semaines à le côtoyer, le coach s’est enfoncé dans une telle déprime, une telle débandade, qu’aux dernières nouvelles il se promenait, dans le nord de la ville, sur le bord de la rivière, déguisé en autruche.

23/09/2009

Le Président

Le président américain a encore fait une bourde.
C’est normal, j’imagine, il en fait des tonnes, d’actions, dans une journée. Pour le commun des mortels, le peu que l'on fait se solde généralement par un échec. Qu’est-ce que ce serait si on était président.
La gouvernance est un des principaux vecteurs de maladies, avec tous ces serrages de mains et ces minouchages d’enfants. À son investiture, un président donne à tout le monde la grippe de sa plus vieille, et bonjour la pandémie.
Un bon président insistera pour rester dans le camp Viet-Cong lors d’une évasion, estimant que c’est important pour son futur capital politique, se débattra dans l’hélicoptère de l’armée venu le secourir. Sans barreaux en bambous et typhoïde, aucune présidence n’est accordée à qui que ce soit.
Parmi tous les jeunes chefs de classe qui clament qu’un jour, ils dirigeront la nation, ce que personne ne croit évidemment, se trouve un authentique futur président qui attend le grand jour, impatiemment, pour éternuer à la figure de tous ces incrédules.

22/09/2009

En ville sans sa dignité


Aujourd’hui, c’est la journée « En ville sans ma voiture ». J’aimerais beaucoup participer à cette folle journée de réjouissances, mais je n’ai pas d’auto.
Attention tous, donc : on ne pourra pas circuler en voiture entre 10:30 et 11:15 am dans le périmètre de Peel, Sherbrooke, de l’autre côté de Peel, et le cône orange installé sur Sherbrooke l'autre bord de la rue. Ça va être trippant. Des poumons roses à satiété.

Margaret Thatcher a dit qu’un homme passé vingt-cinq ans qui prenait l’autobus pouvait considérer sa vie comme ratée.
J’ai toujours voulu relever d’un cran cet ultimatum. Selon moi, une vie n'est pas pleinement réussie tant et aussi longtemps que l'on n'a pas de voiture avec une portière s’ouvrant vers le haut, comme les Lamborghini ou les Delorean.
Avec le temps, ce rêve se limite à l'achat d'une voiture usagée, puis à avoir l’argent nécessaire pour une lisière de billets. Que l'on va utiliser ce matin dans les transports en commun surchargés où, je le sens, on va se faire écrabouiller la figure dans la vitre.

21/09/2009

Premier billet

Ceci est le premier d’une longue série de billets, interminable.

Je profite de la première journée de l’automne pour démarrer ce blog. Cette nouvelle saison, telle une page blanche, sera bientôt remplie de sujets tous plus insipides, plus inutiles et dénués d’intérêt les uns que les autres.
Beaucoup de gens aiment l’automne. Ces individus sont, selon moi, des consommateurs de Prozac et de morphine. Oui, cette saison peut être agréable, en autant qu'on ait réglé à maximum la valve du gaz hilarant.
J’ai vu passer tantôt dans le ciel quelques outardes, ou Dieu sait quelle race d’oiseaux, trop heureuse de ficher le camp d’ici. Ils ont émis quelques cris au passage, que je traduirai ainsi: Continuez à vivre votre vie misérable, nous on s’en va à Cayo Coco.

Aujourd’hui, 21 septembre, n’est ni le jour le plus long, ni le plus court, simplement le plus inutile.