09/11/2009

Les coins-télé dans les expos



On se promène dans une exposition, quand soudain, une salle sombre, des coussins, des sièges inconfortables.
À l’écran, un film, des gens qui entrent, qui sortent, confusément.
Le film n’est pourtant pas fini.
Il était commencé quand on est entré, on n’a aucune idée de ce dont il traite.
D’autres gens entrent, chuchotent, font couiner un siège.
On essaie de suivre, à l’écran, les obscures paroles étouffées diffusées par de mauvais haut-parleurs.
Quelques visiteurs sortent, ricanent.

Le film continue, confusément.

Sans crier gare, le générique. On n’a pas compris grand chose.

Dans la noirceur, quelques personnes se lèvent, d’autres restent.
L’écran exerce sur eux une si grande fascination qu’ils ne se lèveront plus. À moins qu’ils aient manqué le début, comme nous.

Le film recommence.

C’est le Grand Cycle de la vie, ici. Le Shangri-La.

Une personne entre, s’enfarge dans les coussins.
Ah, je crois avoir vu ce passage tantôt, en entrant.

Je l’ai donc vu en entier.
Mais je n’ai pas davantage compris de quoi il parlait.

C’est comme la vie, ici.

3 commentaires:

  1. Merci de me délivrer de cette angoisse culturelle! C'est vrai que voilà une belle allégorie de la vie, cher mister.

    RépondreSupprimer
  2. Un mouvement alternatif, qui va de l'apétit au dégoût et du dégoût à l'apétit. De l'apétit au dégoût...

    RépondreSupprimer
  3. Finement observé, j'ai été moi-même victime de ces choses sans queues ni têtes dans les musées !
    Tinky, ptdr.

    RépondreSupprimer